L’Avare de Molière

Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! 
Justice, juste Ciel ! je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent.

Synopsis

Harpagon, riche vieillard, fait subir à toute sa maison sa passion aveugle et tyrannique pour l’argent. Son avarice fait obstacle aux projets amoureux de ses enfants, le pousse à soupçonner ses proches et donne envie à ses serviteurs de le tromper. Quand il apprend que son fils est son rival auprès de la belle Mariane et qu’une cassette pleine d’or lui a été dérobée, sa fureur est à son comble et frappe de stupeur tout son entourage…
Les grands personnages de Molière ont tous dans leurs faiblesses quelque chose d’humain et de touchant qui nous empêche de rire sans retenue de leurs vices ou de leurs ridicules. Par ses longues tirades marquantes au possible, son « sens de la famille » et son mépris sans foi ni loi des désirs d’autrui, Harpagon est le prétexte parfait pour aborder des thèmes toujours d’actualité comme l’avarice, la tyrannie domestique, l’égoïsme et le sexisme, le tout avec un angle bien entendu toujours comique qui sied au talent de Molière. Grandiose, sublime, fou d’avarice, les rires qu’il soulève ne sont pas près de s’éteindre. Mais Harpagon n’en a cure. Il n’est pas susceptible. Rien qu’avare.

La pièce, créée par Molière en 1668, serait donc une comédie amoureuse si, derrière cette première intrigue, ne se dessinait surtout la comédie d’un caractère, l’avare, dont la précieuse cassette, un moment dérobée, réapparaît opportunément afin de permettre un dénouement heureux. Créature comique, objet de moqueries et de vengeances, mais aussi nature monstrueuse et tyran domestique, Harpagon est bien la figure qui domine presque toutes les scènes, assure l’efficacité dramatique de la pièce et permet à la comédie de confiner à la farce. Par la satire, le quiproquo et l’ironie, Molière brosse de lui un portrait d’une drôlerie sans pitié.